FAQ incinérateur

1 – Comment fonctionne un incinérateur ?

Un incinérateur fonctionne en auto-alimentation, c’est-à-dire que le déchet est le carburant. Il y a juste pendant la phase de démarrage et certaines phases de maintien en température qu’il fonctionne comme une chaudière, on brule du fioul.

Dans tout feu, il y a des cendres. De celles-ci, on en extrait des ferrailles (revendues) et des mâchefers. Ces dernières, gorgées de particules toxiques, sont mises « en maturation » avant d’être enfouis.

Les fumées sont traitées (pour réduire leur toxicité) et analysées, puis filtrées pour récupérer les poussières, appelées Refiom pour Résidus de filtration des fumées. Ces Refiom sont ensuite transportés par la route dans un centre d’enfouissement de catégorie 1 (très toxique) à Saint-Cyr-des-Gâts en Vendée (265 km de Plouharnel).

En 2021, sur les 28 000 tonnes de déchets incinérés, il est sorti 6 000 tonnes de mâchefers, 300 tonnes de ferraille, 700 tonnes de Refiom et 21 000 tonnes sont parties en fumée.

Vidéo (à noter que l’incinérateur actuel de Plouharnel ne dispose pas de récupération d’énergie)

2 – Que brule-t-on dans l’incinérateur de Plouharnel ?

Nos poubelles grises (Ordures Ménagères Résiduelles) sont le plus gros volume de déchets incinérés : 23000 tonnes en 2022. Il y a aussi les OMR de l’intercommunalité voisine, BBO Communauté (Plouhinec, Ste-Hélène, Nostang, Merlevenez et Kervignac) pour 2000 tonnes, les déchets tiers pour 800 kg et 1000 tonnes de refus de tri de nos poubelles jaunes provenant de l’usine de tri du Sysem à Vannes. Mais les déchets entrant sur site ne sont pas du tout réguliers durant l’année, principalement à cause du tourisme. Les apports sont bien plus importants en été qu’en hiver. Pour maintenir un fonctionnement linéaire de l’incinérateur, les surplus d’été sont conditionnés en balles et stockés dans un hangar sur le site pour être brûlés l’hiver.

3 – Qu’est-ce qu’une UVE ?

Une UVE (Unité de Valorisation Énergétique) est un incinérateur dans lequel est intégré un dispositif de récupération de la chaleur pour produire de l’électricité et/ou de la chaleur surchauffée (lien).

4 – Pourquoi nous luttons contre l’incinérateur UVE ?

Parce qu’un incinérateur (ou UVE) est une usine prévue pour durer 50 ans, voire plus. Si cette usine est calibrée pour fonctionner avec 40 000 tonnes de déchets par an, il en faudra donc autant tous les ans et on pourra dire adieu à toute initiative de réduction. C’est ce que les écologistes appellent « un aspirateur à déchets ».

Et en y regardant de près :

  • 80% des déchets incinérés pourrait être soit compostés, soit recyclés.
  • On nous parle toujours de l’énergie produite mais on ne la rapporte jamais à celle consommée, c’est-à-dire toute l’énergie nécessaire à la chaine de production : consommation de l’usine et de toutes les rotations de camions pour la collecte, les refus de tri, les Refiom et les mâchefers. Une benne à ordures ménagères consomme 80 L/100 de gasoil !
  • Un incinérateur émet des gaz à effet de serre de façon monstrueuse. Il faut compter une tonne d’équivalent CO2 par tonne de déchets incinérés. Auquel il faut ajouter toutes les émissions liées au transport routier. L’impact environnemental n’est jamais pris en compte alors que nous devons diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. C’est demain !
  • D’un point de vue sanitaire, l’administration se retranche sur le fait que toutes les analyses sont inférieures aux seuils réglementaires. Ce qui est vrai. Mais il n’y a pas que de la vapeur d’eau et du CO2 qui sort de la cheminée. Une vingtaine de polluants sont analysés, alors que ce sont plus de 2000 molécules qui sont rejetées dans l’atmosphère ! Aucune étude sanitaire n’a été réalisée sur le territoire depuis l’existence de l’incinérateur. (lien)